Un blog ? oui mais pourquoi ?

Il était surtout adressé à ma famille et mes amis, pour leur donner des nouvelles.

J’y ai pris goût, ça me plaisait bien d’écrire.

Alors j’ai continué, lorsque, dans la foulée, je suis partie un mois en Inde, puis deux mois en Argentine.
Il y avait évidemment une multitude de choses à raconter.
Je me suis émerveillée sur des cactus et des lamas, sur des glaciers imposants, des plages exotiques, des baleines et des pluies torentielles.J’ai sûrement dû raconter la fête d’anniversaire des 90 ans du grand-père de Dani, comment j’ai traversé le détroit de Magellan (et vomi dans le bus), les visites d’hôpitaux publics du sud de l’Inde et la fois où j’ai grimpé à pieds nus dans une plantation de thé à Munar. [#vanuspieds]

Bref, le voyage était une inspiration foisonnante au quotidien.

Le quotidien d’une jeune médecin qui se confronte à d’autres réalités.

Puis, en 2015, j’ai pris la route avec mon petit bus VW vert et j’ai ouvert mon deuxième blog de voyage – « On the road again », devenu par la suite « A quoi rêvent les chiens » – sur lequel j’ai documenté mes deux roadtrips en solo (cinq mois dans les Balkans et en Turquie, puis en 2017, trois mois entre la France et la Péninsule Ibérique) et quelques autres escapades.

Au travers du voyage sont nées de nombreuses réflexions sur le sens de la vie et sur ce que je fais, moi, dans cette vie.

Car je suis devenue mère, depuis, et dans le bouleversement identitaire du post-partum, j’ai décidé de tout fermer – je ne me reconnaissais plus dans ce que j’avais écrit et publié.

L’écriture a longtemps fait partie de mon quotidien et je sais de sources sûres que mes articles étaient lus avec plaisir – par une petite poignée de visiteur·euses, certes, mais des visiteur·euses assidu·es.

Cependant, ces dernières années, j’avais perdu le « dzai » comme on dit par chez nous.

Ecrire, oui mais pourquoi ?

Mais aussi pour transmettre : mes connaissances, mes réflexions, mes questionnements, mes découvertes.

Pourtant, les questionnements spirituels qui ont été mis en mouvement par le voyage sont toujours aussi présents – i.e. qui suis-je, où vais-je, où cours-je ?

Pourquoi ouvrir un blog alors que les réseaux sociaux nous permettent de nous connecter avec le monde entier ?

Justement, aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de retrouver des espaces qui sont nôtres, des espaces d’expression libres et durables, qui ne sont pas gouvernés par des algorithmes incompréhensibles et susceptibles de changer d’une minute à l’autre.

Des espaces où l’on peut dire ce que l’on pense sans chercher à plaire.

Passer de l’instantanéité à la durabilité.